12 décembre, Journée internationale de la couverture sanitaire universelle, ou CSU. Si la CSU représente la situation où toutes les personnes peuvent avoir accès à tous les services de santé dont elles ont besoin sans se heurter à des difficultés financières au moment de les payer, nous en sommes encore loin. Aujourd’hui, près d’un milliard de personnes n’ont pas accès aux services de santé de base et plus de 100 millions de personnes basculent chaque année dans la pauvreté en payant les soins de santé dont elles ont besoin. La majorité du total des dépenses de santé des pays à faible revenu et à revenu intermédiaire ne provient pas de l’Etat, ni même des bailleurs internationaux, mais directement des particuliers et des familles qui déboursent de leur poche les frais nécessaires au moment des soins.
Lire l'article« D’ici à 2030, mettre fin à l’épidémie de sida » c’est ce à quoi s’est engagé l’ensemble des Etats membres des Nations unies en septembre 2015. Utopiste ou simplement optimiste ? La question de la faisabilité de cet objectif se pose et nous interroge sur les besoins nécessaires à son accomplissement.
Lire l'articleLes 4 et 5 octobre dernier, le Mouvement français pour le Planning Familial, en partenariat avec Médecins du Monde et Equilibres & Populations, a accueilli la conférence annuelle du réseau européen EuroNGOs pour les droits et la santé sexuels et reproductifs (DSSR).
176 représentant-e-s d’organisations de la société civile, d’agences des Nations unies, de gouvernements européens, et notamment français, se sont réuni-e-s pour échanger et identifier des solutions aux défis liés à la mise en œuvre du Programme de développement 2030. Un an après le lancement des Objectifs de Développement Durable (ODD), la conférence s’était donné comme objectif de renforcer la mobilisation de la société civile et l’engagement des Etats – notamment européens – pour les droits, la santé des femmes et l’égalité de genre.
Lire l'articleChaque année, du 1er au 7 août, se tient la Semaine mondiale de l’allaitement maternel dans plus de 170 pays. Elle vise à promouvoir cette pratique bénéfique à la santé des nourrissons.
Cette semaine commémore la Déclaration « Innocenti » signée par l’UNICEF et l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) en août 1990 et visant à protéger, encourager et soutenir l’allaitement maternel. L’OMS recommande aux mères d’allaiter exclusivement leurs nourrissons jusqu’à l’âge de six mois, et de poursuivre en y associant une alimentation de complément jusqu’à l’âge de deux ans au moins.
Lire l'articleChaque année, le 11 juillet célèbre la Journée mondiale de la population, organisée depuis 1989 par le Fonds des Nations unies pour la Population (FNUAP). Cette journée a pour but de rappeler que les questions de population sont au cœur de la lutte contre la pauvreté et de la promotion du développement durable. En effet, les dynamiques démographiques – croissance de la population, vieillissement de la population, migration et urbanisation – influencent tous les aspects du développement humain, économique et environnemental.
La Conférence internationale sur la population et le développement qui s’est tenue au Caire en 1994 marque la reconnaissance internationale du rôle fondamental du respect et de l’investissement dans les droits des femmes et des filles comme enjeu de développement durable. L’accent a été mis sur l’importance de la santé sexuelle et reproductive et la planification familiale comme conditions préalables à l’autonomisation des femmes. Cette reconnaissance a permis de nombreuses avancées, comme notamment une baisse de la mortalité maternelle de 45% entre 1990 et 2015.
Lire l'articleEquilibres & Populations, Médecins du Monde et le Planning Familial ont participé à la conférence Women Deliver qui s’est tenue à Copenhague du 16 au 19 mai 2016.
Women Deliver, la plus grande conférence mondiale sur la santé et les droits des femmes et des filles, s’est tenue du 16 au 19 mai à Copenhague. Plus de 5000 personnes, représentants politiques, avocats, journalistes, chercheurs, entrepreneurs et acteurs de la société civile venus du monde entier se sont réunis avec pour objectif de faire progresser les droits et la santé sexuels et reproductifs des femmes et des filles à l’horizon 2030.
Les Objectifs du millénaire pour le développement ont permis des avancées significatives en matière de réduction de la pauvreté et d’amélioration de la santé, mais ces progrès demeurent très inégaux selon les pays et les populations, laissant notamment les femmes de côté. Alors que le taux de mortalité maternelle a diminué de 45% dans le monde entre 1990 et 2015, Katja Iversen, directrice de Women Deliver, a rappelé qu’il stagnait depuis 2012. L’exercice des droits sexuels et reproductifs et l’accès à des services de santé complets et de qualité est encore loin d’être une réalité pour une majorité de femmes et de filles à travers le monde.
La conférence Women Deliver a été l’occasion du lancement de la campagne « Deliver for Good » qui vise à assurer la prise en compte du genre et la réduction des inégalités dans la mise en œuvre des 17 Objectifs de développement durable (ODD). Cette initiative appelle à la mobilisation et l’engagement de l’ensemble des acteurs du changement social pour renforcer le pouvoir d’agir des femmes et des filles en plaçant leur droit à décider de leur sexualité, de leur santé et de leur vie au cœur des enjeux de développement durable.
Le droit et l’accès des femmes à l’éducation sexuelle, à la contraception et encore plus à l’avortement demeurent des sujets particulièrement clivants. Malgré des textes internationaux supposés protéger les droits des femmes, un grand nombre d’Etats conservent des législations et des pratiques entravant l’exercice des droits sexuels et reproductifs. A cela s’ajoutent de multiples points de blocages socioculturels et religieux qui tendent à maintenir les inégalités de genre.
Pour la première fois, la problématique de l’accès à l’avortement sûr et légal a été débattue au cours d’une séance plénière à Women Deliver, en plus de lors de diverses sessions concurrentes. L’importance de l’éducation à la sexualité, notamment chez les jeunes, la notion de sexualité positive et de plaisir ont également été à l’ordre du jour de plusieurs évènements.
Ces évolutions encourageantes participent à la démarche globale et fondamentale d’envisager ces sujets sur le terrain des droits et pas seulement de la santé ou des tendances démographiques, de penser les femmes comme des individus responsables et pas seulement en tant que mères. Il est essentiel de continuer à avancer sur cette voie pour lever les tabous et les barrières qui mettent en danger la vie des femmes et des filles et nient leurs droits fondamentaux. La France, frondeuse sur ces sujets, doit plaider auprès de ses pays partenaires et au sein des agences de l’ONU pour une amélioration du cadre légal entourant les interruptions volontaires de grossesses.
La situation en Afrique de l’Ouest francophone est particulièrement préoccupante. Cette région comptabilise 1.8 millions d’avortements non médicalisés pratiqués chaque année et enregistre le taux de décès des suites de ces avortements non sécurisés, le plus élevé au monde. Du fait d’un accès très marginal à l’information et à la contraception, les filles mineures et les femmes non mariées sont particulièrement exposées au risque de grossesses non désirées et de fait, de mortalité et morbidité maternelle.
La faible représentation de l’Afrique de l’Ouest francophone à Women Deliver, comme dans la plupart des conférences internationales sur les enjeux de droits et santé des femmes, traduit le manque de visibilité de cette région qui concentre des besoins prégnants et les plus faibles investissements.
La réalisation des ODD pour 2030 dépend notamment de la capacité des Etats à répondre aux défis liés aux droits et à la santé sexuels et reproductifs. A l’occasion de Women Deliver, la Fondation Bill et Melinda Gates a fait l’annonce d’un engagement de 80 millions de dollars sur trois ans en vue de combler les manques de données relatives au genre et accélérer les progrès en faveur des femmes et des filles. Le bailleur Amplify Change a également profité de la conférence pour lancer un nouveau fonds.
Les représentants de plusieurs Etats se sont engagés à Copenhague à appuyer la mise en œuvre des ODD dans une perspective de renforcement des droits des femmes et d’égalité de genre, alors même que l’UNFPA annonce un déficit de 140 millions de dollars en matière lutte contre la mortalité liée à la grossesse et à l’accouchement. La parole doit être suivie par des actes. La France doit se donner les moyens de répondre durablement et efficacement aux besoins des populations. Pour ce faire la part de l’aide publique au développement allouée aux enjeux de droits et santé sexuels et reproductifs doit être ascendante et constante, tendance que plusieurs Etats européens homodoxes ont déjà confirmée.
L’initiative de Muskoka est arrivée à échéance fin 2015 et aucun nouvel engagement financier substantiel n’a été annoncé depuis, malgré le rôle moteur de la diplomatie française pour faire progresser les droits sexuels et reproductifs sur la scène européenne et internationale. Nous attendons de la France un engagement financier spécifique en faveur des DSSR.
Nous ne pouvons pas nous satisfaire des 10 millions d’euros promis au Fonds Muskoka lors de la journée internationale de lutte contre les fistules obstétricales ! La stratégie sur les droits sexuels et reproductifs et les enjeux de population devrait être publiée au début de l’été, elle devra s’accompagner de modalités claires de mise en œuvre. Nous demandons un ré-engagement à hauteur de 100 millions d’euros minimum par an jusqu’en 2020 pour financer spécifiquement des programmes en faveur des droits et de la santé sexuels et reproductifs.
Réactive d’Action Contre la Faim, Action Santé Mondiale, Equilibres &; Populations, Médecins du Monde, Oxfam France, Sidaction et Solthis au G7 d’Ise-Shima
Paris, le 27 mai
Les 26 et 27 mai, les chefs d’Etat des plus grandes économies mondiales se sont réunis à Ise-Shima au Japon pour le premier G7 depuis l’adoption des Objectifs de Développement Durable. Si la santé était une priorité de l’agenda, nos organisations dénoncent un communiqué de bonnes intentions sans aucun acte concret.
En faisant de la couverture universelle une priorité du sommet, le G7 avait pourtant envoyé un signal fort en faveur de l’accès aux soins pour toutes et tous. Mais, derrière les effets d’annonce, peu d’engagements ont été pris, notamment par la France.
Malgré les annonces ambitieuses faites par François Hollande avant le sommet, l’enjeu du prix prohibitif des médicaments est passé à la trappe dans le communiqué final. Nos organisations regrettent que les chefs d’Etats aient raté l’occasion de prendre une initiative pour réguler le prix des médicaments, préférant préserver un modèle de recherche et d’innovation favorisant les profits aux lieux de l’accès universel à la santé.
Nous exhortons les ministres de la santé du G7 qui se réuniront en septembre, avec la France en tête en la personne de Marisol Touraine, à agir concrètement pour réguler l’inflation galopante des prix des médicaments. En outre, ils doivent exiger la plus grande transparence sur le coût réel de la recherche et développement des produits de santé qui sert aujourd’hui d’alibi à leurs prix excessifs. Cette question ne pourra être résolue de façon décente sans inclure à la table des discussions les communautés de patients et les ONG au même titre que l’industrie du médicament. L’enjeu public de l’accès aux traitements au Nord comme au Sud doit prendre le pas sur les intérêts privés économiques et financiers des laboratoires pharmaceutiques européens et américains. Les pays peuvent et doivent user de leurs droits prévus dans les accords de l’OMC de produire ou d’importer des médicaments génériques encore sous monopole et seuls capables d’assurer un accès au plus grand nombre.
Nos ONG se réjouissent néanmoins du soutien affiché par le G7 à la cinquième conférence de reconstitution des ressources du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme afin de renforcer les systèmes de santé pour en finir avec ces maladies et à la priorité qui doit être donnée aux femmes et aux enfants dans les politiques de couverture universelle.
Mais la réaffirmation annuelle du soutien à la lutte contre les pandémies, aux droits et à la santé sexuels et reproductifs, à la nutrition et au renforcement des systèmes de santé sans aucun chèque adossé n’a que peu de valeur.
A l’instar du Canada et du Japon qui ont annoncé une augmentation de leurs contributions en amont du G7, la France, pourtant leader de la lutte contre les maladies infectieuses, aurait pu saisir cette occasion pour annoncer sa contribution au Fonds mondial pour la période 2017-2019.
Le Collectif Santé Mondiale, dont nous faisons partie, demande à la France d’investir 1 milliard d’euros en dons pour la santé mondiale dès 2016 et notamment :
Contact presse :
Action Contre la Faim : Kim SZYMCZAK – kszymczak@actioncontrelafaim.org – 0 1 70 84 70 87 / 06 31 56 24 26
Action Santé Mondiale : Bruno RIVALAN – brivalan@ghadvocates.org – 01 80 48 91 26 / 06 26 26 41 17
Equilibres & Populations : Nathalie PERROTIN, nathalie.perrotin@equipop.org / 01 85 08 05 19
Médecins du Monde : Aurélie DEFRETIN – aurelie.defretin@medecinsdumonde.net
Oxfam France : Sarah ROUSSEL – sroussel@oxfamfrance.org – 01 85 34 17 56 / 06 51 15 54 38
Sidaction : Laurent AMIAND – l.amiand@sidaction.org – 06 30 43 23 12
Solthis : Rachel DEMOL-DOMENACH – rachel.demol-domenach@solthis.org – 01 81 70 17 97 / 06 60 24 19 36
Notes aux rédactions
Le président de la République a lancé ce 23 mars la commission de haut-niveau des Nations Unies sur l’emploi en santé et la croissance économique que la France co-préside avec l’Afrique du Sud. Mais si la France s’affiche comme second contributeur mondial de l’aide en santé, elle peine à s’engager financièrement pour les années à venir.
« Si cette co-présidence et la présence de François Hollande malgré une actualité chargée sont des signes de l’importance donnée à la santé dans la politique extérieure de la France, nous restons inquiets quant au niveau des financements qui seront alloués à la santé mondiale.» selon Bruno Rivalan d’Action Santé Mondiale, présent à Lyon. A la veille de la journée mondiale de lutte contre la tuberculose, le président de la République a souligné l’importance de lutter contre les fléaux sanitaires dont la tuberculose qui est en réémergence sous sa forme résistante aux médicaments. La tuberculose infecte chaque année plus de 9,6 millions de personnes et en tue 1,5 million. Il a aussi rappelé que la France a investi 360 millions d’euros par an dans le Fonds mondial mais n’a donné aucune indication sur le niveau d’engagement de la France pour les années à venir.
« La France rappelle à juste titre qu’elle a contribué largement au financement du Fonds mondial depuis sa création mais la lutte contre la tuberculose et les autres pandémies va se jouer dans les années à venir, déclare Friederike Röder de ONE. La question de l’engagement futur de la France reste encore ouverte. Nous attendons qu’elle annonce au plus vite un renouvellement de son engagement d’au moins 1 ,08 milliard d’euros en soutien au Fonds mondial pour les trois prochaines années.»
Le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme fournit près de 80% des financements extérieurs alloués à la lutte contre la tuberculose et est un outil indispensable vers la fin des trois pandémies d’ici 2030.
En septembre prochain, le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme tiendra sa cinquième conférence de reconstitution de ses ressources pour la période 2017-2019 et a appelé ses bailleurs à lever environ 12 milliards d’euros qui lui permettront de sauver plus de 8 millions de vies et éviter 300 millions de nouvelles infections.
Les associations demandent à la France de renouveler son engagement au minimum de 1,08 milliard d’euros sur trois ans au Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme.
« L’aide publique au développement de la France stagne depuis plusieurs années. Des engagements financiers additionnels significatifs, par une augmentation des crédits budgétaires et une taxe sur les transactions financières ambitieuse, doivent accompagner ces déclarations politiques afin d’assurer un accès universel à des services de santé de qualité » selon Sandra Lhote d’Oxfam France.