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Il y a encore quelques années, le sujet de la femme fontaine relevait du mythe ou du secret. Peu de femmes en parlaient, beaucoup n’osaient même pas mettre un mot sur ce qu’elles vivaient. Pourtant, dans la réalité, ce phénomène n’est ni rare, ni anormal. Il s’agit d’un sujet qui provoque curiosité, gêne, fierté ou questionnement, selon les expériences de chacune. Aujourd’hui, alors que la sexualité féminine s’affirme, les discussions sur l’éjaculation féminine sortent enfin de l’ombre. Qu’est-ce que c’est vraiment ? Faut-il s’en soucier ? Pourquoi certaines femmes l’expérimentent-elles et d’autres jamais ? Ce qui est certain, c’est qu’il existe autant de vécus que de corps.
Le « jet » observé lors d’une forte excitation sexuelle ou d’un orgasme provient de l’urètre, ce qui explique pourquoi beaucoup de femmes pensent d’abord à une fuite urinaire. En réalité, il s’agit d’un liquide clair, abondant ou discret, parfois semblable à de l’eau, qui s’échappe sous la pression d’un relâchement intense. Ce liquide peut contenir des traces d’urée, mais il diffère de l’urine par sa composition, du moins en partie. Son origine exacte reste débattue : les glandes para-urétrales (dites « de Skene »), qui ressemblent à une petite prostate féminine, semblent jouer un rôle, tout comme la vessie.
Certaines femmes décrivent une montée de pression, presque une envie d’uriner juste avant l’expulsion. Le ressenti varie : chez certaines, la sensation est agréable, voire libératrice ; chez d’autres, elle peut être gênante, confuse ou même déstabilisante, surtout lors des premières fois. Il est important de rappeler qu’il n’existe aucune norme sur la quantité : pour certaines, c’est à peine perceptible, pour d’autres, cela peut vraiment mouiller draps et partenaire.
Beaucoup de confusions entourent la notion de femme fontaine. La lubrification vaginale accompagne quasiment toutes les phases d’excitation, elle rend les rapports plus agréables, mais elle n’a rien à voir avec l’émission de liquide par l’urètre. Ce dernier phénomène ne dépend ni de l’excitation ni de l’orgasme : il peut survenir avec ou sans orgasme, ou même lors d’une stimulation “mécanique” de la paroi antérieure du vagin. La majorité des femmes n’expérimente pas forcément les deux : certaines sont très lubrifiées sans jamais expulser de liquide, d’autres peuvent devenir femme fontaine sans lubrification abondante.
Être femme fontaine ne se vit jamais de la même façon. Certaines femmes y trouvent une nouvelle forme de plaisir, une intensité inconnue, ou une fierté d’avoir “découvert” leur corps sous un autre angle. Pour d’autres, la surprise l’emporte : on peut se demander ce qui arrive, craindre d’avoir uriné, ou même ressentir une gêne si cela se produit à deux.
Ce phénomène bouleverse parfois la perception de soi. Beaucoup racontent avoir eu besoin de temps, d’un dialogue avec leur partenaire, pour oser lâcher prise et accepter ce qui arrive. D’autres ont longtemps retenu cette sensation, par peur de “mal faire” ou de salir les draps. À l’inverse, certaines femmes se sont senties soulagées, libérées du tabou : pouvoir parler, explorer, et accueillir ce réflexe sans honte permet d’accéder à une sexualité plus riche et plus décomplexée.
L’image de la femme fontaine a longtemps été déformée, fantasmée ou ridiculisée. Pendant des décennies, ce phénomène a été ignoré ou réduit à un effet de mode, surtout à travers la pornographie. Résultat : beaucoup de femmes se sont senties différentes, voire “anormales”, en découvrant ce qu’elles vivaient. À l’inverse, d’autres, n’ayant jamais connu ce phénomène, ont pu se croire incomplètes, ou subir la pression d’y arriver à tout prix.
La réalité, c’est qu’il n’existe aucun modèle. Les études montrent qu’une grande partie des femmes pourraient expérimenter ce phénomène, sans pour autant que cela soit une norme ou un objectif. La clé reste la liberté d’explorer son plaisir, sans chercher à copier des images vues ailleurs. Le plus grand frein reste souvent le mental : peur de ne pas contrôler, crainte de la honte, tabou autour du corps.
Certaines femmes n’auront jamais ce vécu, et il n’y a rien à regretter. Pour celles qui souhaitent explorer, la stimulation de la zone urétrale (paroi avant du vagin, souvent appelée point G) augmente les chances d’expulsion de liquide. Cela se fait avec douceur, en écoutant son corps, sans forcer ni viser absolument un résultat. Parfois, le partenaire joue un rôle décisif, par la confiance, l’échange, l’absence de jugement.
Beaucoup de femmes trouvent utile d’en parler à l’avance, de prévoir une serviette ou une alèse, simplement pour se détendre et ne pas craindre de salir le lit. Certaines apprécient le lâcher-prise, d’autres mettent du temps à s’autoriser l’expérience. Quoi qu’il arrive, rien n’est obligatoire : il n’existe aucune forme “idéale” de plaisir.
Le phénomène femme fontaine n’a rien d’obligatoire ni d’inquiétant. Ce qui compte, c’est d’oser parler, explorer, accepter ou non ce que le corps propose, sans pression ni modèle à suivre. Toute expérience sexuelle reste intime, unique, et mérite d’être vécue sans honte ni injonction.
Entrer dans l’exploration du phénomène “femme fontaine”, ce n’est pas appliquer une recette, mais accepter un cheminement. Chacune avance à son rythme, parfois seule, parfois avec un partenaire. Voici comment se préparer à cette découverte, d’après les retours d’expérience et ce que décrivent celles qui ont franchi le pas.
1. Décider d’oser (ou pas)
Tout commence par une question : en ai-je envie, ou est-ce une pression extérieure ? La première étape, c’est d’écouter son désir réel, de faire le tri entre fantasme personnel et attente d’autrui. Sans envie sincère, il n’y a pas de chemin possible.
2. Créer un climat de confiance
Lâcher-prise ne s’improvise pas. Que ce soit en solo ou à deux, l’exploration du plaisir demande une atmosphère de sécurité et d’acceptation. Pouvoir exprimer ses peurs, ses gênes, prévoir une serviette ou une alèse, tout cela lève l’une des premières barrières : la crainte du “dégât” ou du ridicule.
3. S’informer et déculpabiliser
Lire, se renseigner, écouter d’autres récits aide à normaliser le phénomène. Comprendre que le liquide expulsé est naturel, non “sale”, dissout la honte. Beaucoup de femmes témoignent avoir franchi un cap simplement en découvrant qu’elles n’étaient ni seules ni anormales.
4. Découvrir son anatomie
Repérer la zone stimulée – la fameuse paroi antérieure du vagin, souvent appelée “point G” – demande du temps et parfois plusieurs essais. Explorer avec ses doigts, sentir la différence de texture, ressentir la montée de pression… Tout cela fait partie de la découverte.
5. Prendre son temps
L’expulsion du liquide ne vient jamais dans la précipitation. L’excitation, les caresses, les pauses, l’écoute de la respiration : tout compte. Parfois, il faut multiplier les essais pour que la détente soit suffisante et que la sensation d’envie d’uriner puisse être accueillie, pas refoulée.
6. Travailler la respiration et l’abandon
C’est souvent en se concentrant sur la respiration profonde, en se reconnectant au corps et en abandonnant toute attente de résultat, que le phénomène survient. Plus l’esprit est en mode contrôle, moins le corps laisse s’exprimer ce réflexe.
7. Jouer avec le rythme et la pression
Changer la cadence, alterner douceur et pression plus ferme, utiliser parfois des mouvements de va-et-vient, parfois de petits cercles… Chaque femme finit par trouver la combinaison qui lui correspond. Beaucoup racontent que l’expulsion survient souvent après plusieurs montées de plaisir, jamais sur la première vague.
8. Accepter l’envie d’uriner (et ne pas se retenir)
La sensation est très proche de l’envie pressante. L’une des clés est d’accepter de traverser cette sensation, sans se contracter, sans retenir. Parfois, il suffit d’oser une fois pour que le corps “déclenche” plus facilement par la suite.
9. Accueillir la surprise, parfois l’émotion
La première expérience est souvent surprenante, parfois bouleversante. Certaines femmes rient, d’autres pleurent, d’autres restent sans voix. Il est important de s’accorder le droit d’être surprise, de ne pas juger, et d’en parler si on en ressent le besoin.
10. Recommencer, ou non
Le phénomène n’a rien d’obligatoire. Certaines le vivent une fois et n’en ressentent plus l’envie, d’autres l’intègrent à leur sexualité, d’autres encore alternent les phases. Le principal, c’est d’avoir pris possession de ce vécu, à son rythme, en liberté.
Caractéristique | Lubrification vaginale | Éjaculation féminine “classique” | Phénomène femme fontaine |
---|---|---|---|
Origine du liquide | Glandes de Bartholin | Glandes de Skene | Glandes de Skene et vessie |
Sortie | Orifice vaginal | Urètre | Urètre |
Quantité | Quelques gouttes à filet | Petite quantité, gouttes à jet | Parfois abondant, jet ou écoulement |
Apparence | Transparent, gluant | Blanc laiteux ou translucide | Transparent, souvent aqueux |
Déclencheur | Excitation, plaisir | Stimulation, orgasme | Forte stimulation, souvent point G |
Ressenti | Glissant, humidité agréable | Pic de plaisir, tension relâchée | Montée de pression, envie d’uriner, relâchement intense |
Fréquence | Quasi systématique à l’excitation | Parfois, selon femmes | Rare ou variable selon chacune |
Confusion possible | Jamais confondue avec urine | Parfois confondue | Très souvent confondue |