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Avoir la tête qui tourne, la sensation que tout vacille ou que le sol se dérobe sous les pieds : le vertige, chez la femme, n’a rien d’anecdotique. Ce symptôme, souvent banalisé ou attribué au stress, impacte pourtant la vie quotidienne, le travail, la conduite, ou même les moments de détente. De nombreuses femmes, à tout âge, partagent ce vécu sans toujours obtenir une explication claire. Pourquoi les vertiges sont-ils plus fréquents chez la femme ? Que se cache-t-il derrière ces épisodes parfois anxiogènes ? Comprendre les causes les plus courantes, savoir quand s’inquiéter, c’est déjà reprendre la main sur un trouble qui peut vite gâcher la vie.
Le vertige n’est pas qu’un simple « malaise » ou une impression passagère. Il s’agit d’une sensation erronée de mouvement : tout tourne autour de soi, ou bien c’est le corps qui vacille alors que l’environnement est stable. Le vertige vrai se distingue du simple étourdissement ou du « flottement » qui accompagne la fatigue ou la déshydratation.
On estime que jusqu’à 30 % des femmes de plus de 70 ans connaissent des épisodes de vertige au cours de l’année. Les chiffres grimpent encore chez les plus âgées. Mais les femmes plus jeunes, dès la trentaine, ne sont pas épargnées, surtout lors de changements hormonaux, de stress ou de vie active intense.
Les symptômes associés varient : nausées, troubles de l’équilibre, sensation de chute imminente, sueurs, maux de tête, bourdonnements d’oreille, palpitations. Certains épisodes durent quelques secondes, d’autres se prolongent sur plusieurs heures, voire plusieurs jours.
Pour mieux visualiser la fréquence, voici un tableau issu des grandes études françaises :
Tranche d’âge | Prévalence estimée des vertiges chez la femme |
---|---|
30-39 ans | 8 % |
40-49 ans | 11 % |
50-59 ans | 16 % |
60-69 ans | 22 % |
70-79 ans | 28 % |
80 ans et + | 36 % |
La tendance est nette : les vertiges deviennent de plus en plus fréquents avec l’âge, notamment après la ménopause et chez les femmes polymédiquées ou fragilisées.
Chez la femme, l’oreille interne joue un rôle de “gyroscope”. C’est elle qui gère l’équilibre. Les troubles les plus fréquents :
Les femmes sont plus touchées que les hommes, en raison de la sensibilité hormonale et de certains facteurs de risque comme la migraine.
L’anémie, très fréquente chez la femme (règles abondantes, grossesse, alimentation déséquilibrée), diminue l’apport d’oxygène au cerveau. Résultat : vertiges au lever, sensation de faiblesse, palpitations, essoufflement.
Chez une femme de 30 à 50 ans, une carence en fer peut se traduire par des vertiges discrets mais répétés, souvent confondus avec la fatigue. Dès que le taux d’hémoglobine remonte, le trouble s’estompe.
Un passage brusque de la position assise ou allongée à debout provoque parfois une baisse de la tension : c’est l’hypotension orthostatique. La sensation de voile noir, d’éblouissement ou de vertige est fréquente, surtout chez les femmes jeunes, minces, ou après une déshydratation.
L’hypotension peut s’aggraver avec certains médicaments (antihypertenseurs, diurétiques) ou lors de régimes restrictifs, par exemple lors d’un régime amaigrissant rapide ou en cas de jeûne prolongé.
Les fluctuations hormonales influencent le système vasculaire et l’équilibre hydrique du corps. Autour des règles, lors du syndrome prémenstruel, pendant la grossesse ou la ménopause, il n’est pas rare de ressentir des vertiges.
Durant la grossesse, l’augmentation du volume sanguin, la compression des vaisseaux par l’utérus, ou une légère anémie expliquent ces sensations. À la ménopause, la diminution des œstrogènes impacte aussi la régulation de la pression artérielle et l’oreille interne.
Certaines femmes ressentent des vertiges “prémenstruels” systématiques, alors que d’autres n’en auront jamais. L’intensité varie énormément selon le cycle et l’âge.
L’impact du stress et de l’anxiété sur l’équilibre est souvent sous-estimé. Une crise de panique, un stress aigu ou un surmenage chronique peuvent déclencher des sensations de vertige, d’instabilité ou de malaise.
Les femmes, soumises à de nombreuses sollicitations professionnelles, familiales et sociales, expriment fréquemment ce type de vertiges “psychogènes”. Le cœur s’accélère, la respiration s’emballe, les mains deviennent moites : le cerveau, submergé, envoie un signal d’alarme qui se traduit par des sensations physiques parfois spectaculaires.
Apprendre à repérer ces signaux, à s’accorder des temps de pause, ou à pratiquer des techniques de relaxation peut transformer le rapport à ces vertiges.
Un petit-déjeuner sauté, une journée très active sans pause, un traitement antidiabétique : la baisse du taux de sucre dans le sang provoque des vertiges francs, parfois accompagnés de sueurs froides, tremblements, palpitations, faim intense.
Les femmes sont plus sensibles à ces fluctuations, surtout en cas de régime restrictif, de grossesse, ou de pratique sportive intense. Il suffit parfois de prendre une collation sucrée pour faire disparaître l’épisode, mais une hypoglycémie à répétition nécessite toujours une vérification médicale.
De nombreux traitements, prescrits ou en automédication, peuvent entraîner des vertiges : antihypertenseurs, tranquillisants, somnifères, antiépileptiques, antidépresseurs, traitements hormonaux, certains antibiotiques ou antivertigineux.
La polypharmacie, fréquente chez la femme après 60 ans, augmente les risques d’effets secondaires ou d’interactions. Il est important de toujours signaler l’apparition de vertiges à son médecin, surtout si un nouveau médicament vient d’être ajouté à la routine.
Le plus souvent, les vertiges sont bénins, passagers, et disparaissent spontanément. Mais il existe des situations où la vigilance s’impose :
Quelques conseils simples peuvent limiter la fréquence des vertiges :
Le vertige n’est jamais à banaliser, surtout s’il s’accompagne de signes inhabituels ou de malaise persistant. Les femmes ont tout à gagner à en parler sans tabou, pour bénéficier d’un diagnostic précis et d’un accompagnement adapté.