11 Juil 2016

Journée mondiale de la population : la santé mondiale au coeur des enjeux de population

11 Juil 2016

Chaque année, le 11 juillet célèbre la Journée mondiale de la population, organisée depuis 1989 par le Fonds des Nations unies pour la Population (FNUAP). Cette journée a pour but de rappeler que les questions de population sont au cœur de la lutte contre la pauvreté et de la promotion du développement durable. En effet, les dynamiques démographiques – croissance de la population, vieillissement de la population, migration et urbanisation – influencent tous les aspects du développement humain, économique et environnemental.

 

La Conférence internationale sur la population et le développement qui s’est tenue au Caire en 1994 marque la reconnaissance internationale du rôle fondamental du respect et de l’investissement dans les droits des femmes et des filles comme enjeu de développement durable. L’accent a été mis sur l’importance de la santé sexuelle et reproductive et la planification familiale comme conditions préalables à l’autonomisation des femmes. Cette reconnaissance a permis de nombreuses avancées, comme notamment une baisse de la mortalité maternelle de 45% entre 1990 et 2015.

 

Les questions de populations et la santé

 

Les questions de populations sont intrinsèquement liées aux questions de santé, et particulièrement de santé sexuelle et reproductive. Les tendances démographiques sont fortement influencées par les décisions individuelles relatives à la procréation ; et la santé sexuelle et reproductive, au même titre que l’égalité des sexes, est un facteur déterminant dans cette prise de décision.

Ainsi, la planification familiale est un élément-clé liant population et amélioration du statut des femmes. En effet, l’accès des femmes et des jeunes filles à des produits et services de planification familiale est non seulement un droit fondamental, mais aussi un levier déterminant pour le développement. Le changement commence avec la possibilité pour une femme de choisir sa vie et de décider si et quand elle est physiquement, psychologiquement et financièrement prête à porter un enfant. Permettre aux femmes de contrôler leur sexualité et leur fécondité, c’est réduire le nombre de grossesses non-désirées et par là-même, réduire la mortalité maternelle et néonatale, permettre aux filles et adolescentes de poursuivre leurs études et d’entrer sur le marché du travail, d’accéder à des postes de responsabilité et de participer à la vie publique. Répondre aux besoins en termes de droits et santé sexuels et reproductifs a donc un impact direct sur l’amélioration des conditions de vie des populations.

 

La démographie ne peut être traitée de façon indépendante de la santé, et en particulier de l’accès aux droits et à la santé sexuels et reproductifs. C’est ce lien, nécessaire et incontestable, qui est aujourd’hui mis à l’honneur par les Nations Unies, et qui promeut l’autonomisation des femmes, des adolescentes et des jeunes, afin de préserver leur bien-être, et de répondre à leurs besoins et préoccupations spécifiques.

 

Les adolescent(e)s au cœur des préoccupations

 

En Afrique de l’Ouest, les progrès obtenus par de récentes initiatives en matière de planification familiale sont incontestables. Cependant, leur rythme demeure trop lent. Pour apporter des réponses concrètes à la hauteur des besoins des populations, il convient de soutenir des approches qui détiennent un réel pouvoir de transformation à la fois à court et à long terme. Ainsi, les jeunes doivent être au cœur des programmes. C’est à l’adolescence que les informations et les services dont ils peuvent bénéficier impacteront le plus significativement leur parcours de vie. Les jeunes filles en particulier souffrent d’une double discrimination, liée au sexe et à l’âge. Oubliées des programmes de développement jusqu’à présent, elles sont la clé des questions de populations.

 

Cette année, le Burkina Faso dédiera la Journée mondiale de la population aux adolescentes. Le 7 juillet, la Direction générale de l’économie et de la planification a organisé une conférence publique dont le thème était « Investir dans les adolescentes ». Selon les statistiques, les jeunes filles burkinabaises sont marquées par une sexualité et une fécondité précoces, notamment à cause de mariages jeunes (l’âge médian d’entrée en union est de 17,8 ans pour les Burkinabaises) et les taux d’admission et d’achèvement du post-primaire et du secondaire sont très bas. La conférence a donc été organisée dans le but de discuter avec l’ensemble des partenaires techniques et financiers, les associations et les adolescentes elles-mêmes afin d’approfondir et de connaître les enjeux et les défis de la question.

 

En outre, bien que ce soit souvent négligé, il est crucial de prioriser l’engagement des adolescents et des hommes dans les questions de droits et santé sexuels et reproductifs afin qu’ils deviennent eux-aussi des champions de l’autonomisation des filles et des femmes. Leur participation à l’égalité des genres produira des changements positifs dans leurs attitudes, perceptions et comportements.

 

La France doit s’engager

 

Ainsi, alors que les questions de population sont intrinsèquement liées à l’atteinte de tous les Objectifs de développement durable, et en particulier celui sur la santé, le Collectif Santé Mondiale appelle la France à se doter de moyens de mise en œuvre cohérents et significatifs pour faire progresser effectivement les droits et l’accès à la santé pour les femmes et les filles, notamment dans le cadre du Document d’orientation stratégique « L’action extérieure de la France sur les enjeux de population, de santé et de droits sexuels et reproductifs ».

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